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La géologie

Qu’avons-nous donc sous les pieds ?
L’ensemble du massif du Pibeste appartient à la Zone nord pyrénéenne et présente des terrains sédimentaires (calcaires essentiellement) de l’Ère Secondaire, du Trias au Crétacé, en passant par le célèbre Jurassique.
Au cours du temps, toutes ces roches se sont d’abord déformées, fracturées et soulevées suite à la collision entre les plaques tectoniques eurasienne et ibérique. Ce n’est qu’à la fin du Tertiaire que les reliefs que l’on connaît aujourd’hui se sont façonnés, d’abord sous un climat tropical chaud et humide, puis lors des glaciations du quaternaire.
Le sous-sol de la réserve se constitue donc pour l’essentiel de calcaires, de dolomies et de marnes. En d’autres endroits on trouve également des grès et des schistes, mais aussi des témoins du passage des glaciers : moraines et blocs erratiques.

L'eau

Autour de la Réserve, on trouve trois cours d’eau, le Bergons au sud, le Gave de Pau à l’est et au nord et enfin lOuzom à l’ouest.
A l’intérieur de la Réserve, sur le versant nord qui est le plus arrosé, on trouve quelques ruisseaux dont les « Génies », la Génie Longue et son affluent la Génie Braque. Ces deux ruisseaux ont eux-mêmes des affluents peu importants, alimentés par intermittence, qui dévalent des « coumes » (combes, ravins).
Il y a bien quelques autres ruisseaux, mais certains se perdent curieusement, et leurs eaux n’atteignent pas le Gave ou ses affluents qui entourent le massif. Du moins c’est ce que l’on croit car, si l’eau ne coule pas en surface, c’est qu’elle poursuit son chemin par le grand réseau de galeries et de cavités du sous-sol. On trouve d’ailleurs dans la réserve de nombreuses sources et résurgences en raison de la structure karstique du massif.

La faune

La réserve accueille une faune nombreuse et diversifiée grâce à ses influences climatiques et végétales qui varient selon les versants : falaises, grandes forêts parfois anciennes, mosaïque de milieux ouverts, fermés, humides, vastes prairies ensoleillées ou reliques de pelouses maigres…
La réserve est surtout réputée pour être un refuge privilégié pour les oiseaux. 19 espèces de rapaces diurnes peuvent être observées sur le massif. Les rapaces sont nombreux en raison de la variété des milieux naturels qui leur sont favorables, notamment pour la nidification (falaises bien exposées), mais aussi des terrains de chasse qui conviennent à chacun d’entre eux.
Le massif est également habité par 27 espèces de mammifères dont 11 sont protégées au niveau national. Parmi les mammifères emblématiques du massif on retrouve l’Isard qui se différencie du Chamois par sa petite taille, ses écharpes noires et blanches en hiver et au contraire sa rousseur en été. Celui-ci est l’exemple type de l’animal montagnard qui est capable d’affronter des dénivelés impressionnants. Mais le grand mammifère que l’on observe le plus dans le massif est le Mouflon de Corse introduit depuis 1978. L’ascension du Pic d’Alian reste la meilleure balade pour apercevoir un des 350 individus qui a conquis le territoire.

La flore

Le couvert végétal se développe différemment selon les espaces : les niveaux inférieurs du versant sud sont occupés par une végétation majoritairement méditerranéenne alors que les niveaux supérieurs présentent des formations végétales montagnardes plus classiques. La flore du massif du Pibeste est fortement influencée par trois facteurs essentiels.
Tout d’abord la géologie et la structure des roches, avec une forte érosion due à l’eau qui s’infiltre dans le massif calcaire. Cette quasi absence d’eau en surface provoque une sécheresse du sol, favorable à une végétation dite « xérophile », qui aime les milieux secs. Le deuxième facteur important est l’exposition des pentes, avec une accentuation de la sécheresse et de la chaleur qui vont favoriser une végétation « thermophile», typique d’un climat méditerranéen sur les versants sud (Estrèm de Salles).
Enfin, un dernier facteur, humain celui-ci, va favoriser d’autres types de végétation. Le plus évident, c’est le pastoralisme et le maintien d’espaces ouverts accueillant une flore typique qui n’existerait pas sans le travail des troupeaux (Estrèm de Salles et Batsurguère). Sur les versants exposés au nord (Tres Crouts), plus frais et plus humides, l’évolution de la gestion forestière, moins directive qu’autrefois, favorise les essences de feuillus (hêtres et chênes surtout) et une étroite imbrication de boisements d’âges variés et leurs cortèges floristiques particuliers.
Au final, on dénombre 850 espèces végétales dont quelques espèces remarquables comme l’Orchis punaise ou encore l’Iris à feuilles de graminée. La plupart se contente de peu, c’est pour cette raison que la vie est partout dans la réserve !

La forêt

L’espace forestier occupe plus de 70% de la surface de la réserve, essentiellement sur les versants exposés au nord et dans la grande moitié ouest du territoire.
D’ailleurs, on devrait plutôt dire « les » forêts du massif, car elles présentent bien souvent des caractéristiques différentes : anciennes ou récentes, plus ou moins spontanées (régénération naturelle après une coupe, ou plantation « au cordeau »), composées de feuillus, de résineux ou mixtes, influencées par le climat, l’altitude ou la pente.
Les forêts les plus courantes sont les hêtraies dont la plus emblématique est sans conteste la forêt domaniale indivise de Saint-Pé-de-Bigorre d’une surface de 2 588 ha. Hêtraies typiques de l’évolution des forêts pyrénéennes marquées par plusieurs millénaires d’activités humaines ; avec les premières interventions de l’homme sur son milieu, il y a plus de 4 000 ans.

Le pastoralisme

Le pastoralisme est la seule activité agricole présente sur le territoire de la réserve naturelle. Le massif du Pibeste-Aoulhet est en effet une zone d’estive utilise par des agriculteurs essentiellement locaux pour lesquels la transhumance est une nécessite technique. Au-delà des aspects économiques, cette pratique qui s’exerce sur le site depuis des décennies est un outil idéal pour maintenir les milieux ouverts et les nombreux habitats et espèces qui leurs sont lies.